« À l’hôtel de Ville : les examens de jeunes filles », une du Petit journal, 28 juillet 189, BNF
« Rien n’est plus négligé que l’éducation des filles » : la célèbre citation de Fénelon a très longtemps été exacte. Il faut attendre la loi Duruy de 1867 pour imposer la création d’écoles primaires dans toutes les communes de plus de cinq-cents habitants y compris pour les filles et la loi Camille Sée de 1880 pour la création d’un enseignement secondaire pour les jeunes filles. Mais les programmes sont différents de ceux des garçons : on prépare les petites filles à devenir de bonnes ménagères et non de futures universitaires. Les manuels enseignent les travaux d’aiguille, les règles d’hygiène, la morale et la religion. Les sciences, la littérature, la culture générale doivent leur permettre d’éduquer ou d’accompagner les études de leurs enfants. Le baccalauréat ne sera ouvert aux filles qu’en 1924 et avec lui l’accès à l’enseignement supérieur.
La mixité, appelée jusque-là la coéducation, n’est mise en place que par souci d’économie dans les écoles rurales. Elle est proscrite lorsque les effectifs le permettent. L’enseignement des garçons et des filles, même dans les mêmes classes, diffère. La mixité commencera à être défendue par quelques éducateurs en particulier les pionniers de l’éducation nouvelle après la première guerre mondiale. Ce sujet fait encore débat aujourd’hui.
Quant aux enseignantes, elles verront peu à peu leur statut être reconnu et leur formation s’améliorer avec la création des écoles normales pour le primaire (ou écoles normales primaires) puis celle de l’école normale supérieure de Sèvres pour le secondaire en 1881.
Les collections de la BnF permettent de retrouver ces étapes cruciales dans la conquête de l’égalité filles-garçons à travers textes de lois, essais, manuels scolaires, journaux mais aussi photographies et documentaires audiovisuels.